mercredi 12 novembre 2008

*Biographie du journal "Le Monde" de Roger Karoutchi*

***Fin connaisseur des arcanes de la région francilienne, Roger Karoutchi a été propulsé secrétaire d’Etat par son mentor Nicolas Sarkozy. Il est aujourd’hui chargé de reprendre l’Ile-de-France.

« On a tout perdu, maintenant on travaille à l’école ! » Quand la famille Karoutchi débarque à Marseille en 1956, tout est à reconstruire. Le père, dentiste à Casablanca, au Maroc, son épouse et leurs sept enfants entament une nouvelle vie, dans la tourmente de la décolonisation. Roger Karoutchi a 4 ans. L’école et les études seront pour lui le chemin pour reconquérir la fierté familiale abandonnée de l’autre côté de la Méditerranée.

Bac à 16 ans, Capes d’histoire puis agrégation à 21 ans : Roger Karoutchi, passionné par la période de l’entre-deux-guerres, se destine à l’enseignement. Jeune prof, il commence sa carrière dans un lycée de Goussainville (95) : « Je connaissais ce nom parce que c’était là que le Tupolev s’était écrasé en 1973 », raconte aujourd’hui le secrétaire d’Etat dans son immense bureau voisin de Matignon.

Mais outre l’histoire, une autre passion taraude l’enseignant novice, volubile et chaleureux : la politique. « Chez nous, on ne faisait pas de politique, mon père votait Defferre à Marseille », s’excuse Roger Karoutchi qui, très tôt, a éprouvé une fascination pour de Gaulle. A 16 ans, il dévore les Mémoires de guerre. Mais pas question d’en parler en famille où seules les études comptent. C’est donc en cachette qu’il adhère à l’UJP, le mouvement des jeunes gaullistes des années 1960. Etudiant en Mai 68, il est ulcéré par les propos tenus contre le général dans les AG. En réaction, Roger Karoutchi crée un syndicat gaulliste à l’université d’Aix-en-Provence.

La « vraie vie », la politique, commence avec une rencontre clé : Nicolas Sarkozy. « Fin 1975, dans une réunion d’étudiants à Paris, je vois arriver un type, étudiant à Nanterre, venu nous raconter avec exaltation ce qui venait de se passer sur le campus de sa fac : un accrochage avec des gauchistes, la chemise déchirée, etc. C’était Nicolas Sarkozy. J’ai été de suite fasciné par sa force de persuasion, son talent d’orateur. Nous nous revoyons lors de réunions et nous entrons tous les deux au comité central du RPR, en 1977. » Epoque où les jeunes loups chiraquiens bousculent les vieux barons gaullistes. La « bande à Sarko », aidée d’abord par Charles Pasqua, investira non sans mal tous les rouages du RPR. Une épopée qui durera trente ans jusqu’à la création de l’UMP, la prise du parti par Nicolas Sarkozy et son élection à la présidence de la République. Pendant tout ce temps, Roger Karoutchi restera dans le sillage de l’ambitieux maire de Neuilly, mais en gardant ses distances, préférant la discrétion des couloirs du parti et du Parlement comme sénateur ou le travail fastidieux de conseiller régional d’Ile-de-France. Il est embauché par Philippe Séguin, alors ministre puis président de l’Assemblée nationale, qui cherche une plume. Il le suivra dans la bataille anti-Maastricht. Mais, en 1994, il choisit Chirac plutôt que Balladur.

Très actif dans la campagne présidentielle de 2007 aux côtés de Nicolas Sarkozy, Roger Karoutchi devient le 17 mai 2007 Secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement auprès de François Fillon, Premier Ministre.

Jean-Pierre Dubois

Mandats de Roger Karoutchi :

Conseiller municipal de Nanterre 1989-1995
Conseiller municipal de Boulogne-Billancourt,1995-2001
Conseiller régional depuis 1992, vice-président du conseil régional d’Île-de-France 1994-1998
Conseiller régional d’Île-de-France, président du groupe RPR 1998-2002
Conseiller régional d’Île-de-France, actuellement président du groupe UMP puis, à partir de 2007, "Majorité présidentielle" au conseil régional, depuis 2002
Député européen 1997-2000
Suppléant de Charles Pasqua, puis sénateur des Hauts-de-Seine du 17 décembre 1999 au 24 juin 2007
Membre de la commission des Finances, du Contrôle budgétaire et des Comptes économiques de la Nation du Sénat
Vice-président de l’Observatoire de la décentralisation (Sénat)
Membre du Comité central d’enquête sur le coût et le rendement des services publics et membre de la Haute Cour de Justice
Adjoint au maire de Villeneuve-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine, depuis mars 2008 (maire : Alain-Bernard Boulanger)

Il est l’auteur d’une biographie de Jean Zay, qui fut ministre de l’Education nationale du Front Populaire, et d’un ouvrage de vulgarisation "Le Parlement, à quoi ça sert ?"

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