vendredi 2 janvier 2009

*Roger Karoutchi "Nous avons fait bouger les lignes comme jamais en vingt ans"*

***En intervieweur chevronné, Nicolas Doze, de BFM, entre rapidement dans le débat régional, alors qu’est servie l’entrée, un cœur de saumon et gambas aux pousses d’herbe : « J’ai reçu Valérie Pecresse hier dans mon émission. C’est une lionne face à ses contradicteurs ! »

Une petite pique que Roger Karoutchi, concurrent de sa collègue ministre pour l’investiture UMP aux régionales en Île-de-France, prend avec le sourire : « Sans faire preuve d’angélisme, nous ne sommes pas non plus dans des primaires à la socialiste, et les choses se passent plutôt bien, confie-t-il. En ce qui me concerne, je suis plutôt confiant, les militants qui seront appelés à nous départager sont des connaisseurs de la politique depuis longtemps. Ils savent qui connaît bien la région, conduit l’opposition et est proche d’eux. »

L’écrivain Jean Bothorel enchaîne sur une question concernant le gouvernement, et s’interroge sur la « mauvaise ambiance apparente » entre certains de ses membres. Roger Karoutchi tempère : « Tout le monde, dit-il, est un peu fatigué. Pendant un an et demi, les réformes ont été assez faciles, et depuis un mois, c’est un peu plus dur. » L’occasion pour Francois d’Orcival, président du comité éditorial de Valeurs actuelles, de rebondir sur l’“affaire” Rama Yade, à la suite de son refus (peut-être seulement provisoire…) de conduire les listes UMP aux européennes de 2009 en Île-de-France.

Roger Karoutchi, qui avait publiquement regretté son choix, raconte alors sa première rencontre avec la jeune minis tre : « C’était au Sénat en 2005. Je préparais un rapport, et on m’avait adjoint une administratrice – Rama Yade. Pas une fois en trois mois, elle ne m’a parlé de politique. Puis un beau jour de 2006, je vais à l’UMP et la croise. Je pense tout de suite qu’il y a un problème au Sénat ou avec mon rapport… et là, elle m’explique qu’elle va être nommée secrétaire nationale de l’UMP. Je ne savais même pas qu’elle en était membre ! Cela démontre, au moins, qu’elle accomplit son travail avec rigueur et impartialité. J’ai toujours soutenu son action ministérielle, mais c’est vrai que nous appartenons à une équipe dont le patron est le président. » Guillaume Roquette, directeur général de valeurs actuelles, aborde ensuite l’impopularité d’une autre ministre symbole de la “diversité”, Rachida Dati. Pour Roger Karoutchi, la situation est tout autre et la polémique injuste : « Elle prend beaucoup de coups sur la tête car les corps sociaux auxquels elle s’adresse sont hostiles aux réformes.


Mais ces mêmes réformes, toutes difficiles qu’elles soient, étaient annoncées dans le programme de Nicolas Sarkozy. Elle tient sa feuille de route de la mise en application des réformes. Et puis, s’il fallait lâcher un ministre dès qu’il y a un problème… » Alors qu’est servi le plat principal (des noix de Saint-Jacques accompagnés d’un risotto), Arnaud Folch, rédacteur en chef France de Valeurs actuelles, questionne le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement sur le « malaise des députés UMP » évoqué par la presse, en particulier sur la question de l’ouverture des magasins le dimanche. Pour Roger Karoutchi, « il est normal qu’il y ait débat.

Les députés de la majorité sont heureux d’avoir fait bouger les lignes comme jamais depuis vingt ans. S’il y a grogne, elle est plutôt physique, car ils ont beaucoup siégé dans les dernières semaines de novembre et décembre. Pour la loi sur l’audiovisuel, nous les avons fait siéger vingt jours et quinze nuits en leur demandant de ne pas trop intervenir pour ne pas alourdir les débats. » Président-directeur général du Who’s Who, Antoine Hébrard s’interroge sur l’existence de poste ministériel chargé des Relations avec le Parlement dans les différents pays de l’Union européenne. Roger Karoutchi répond que ce portefeuille existe en Allemagne et en Italie, mais que dans de nombreux pays comme la Grande-Bretagne, c’est le premier ministre qui gère ces questions en direct. Le secrétaire d’État le reconnaît : ce poste est « difficile », nécessitant « trois à quatre nuits blanches par semaine ». Les volontaires pour lui succéder étant donc peu nombreux…

Jean Bothorel rebondit sur la question du travail le dimanche, et souhaite connaître l’avis de Roger Karoutchi. Pour celui-ci, « le sujet est compliqué car chacun peut avoir un avis philosophique ou religieux sur la question. Il est donc normal de devoir convaincre dans ces cas-là. » Puis d’ajouter, dans un sourire : « Alors sénateur, j’avais déposé en 2006 une proposition de loi visant à élargir l’autorisation d’ouverture des magasins de cinq à dix dimanches par an. J’observe que c’est, aujourd’hui, le texte de compromis qui se profile… » Au moment du dessert (une crème brûlée à la gentiane et aux pommes rôties au miel) Patrick Scicard, président de Lenôtre, interroge Roger Karoutchi sur l’engagement de campagne du chef de l’État concernant la baisse de la TVA dans la restauration.

Celui-ci répond avoir « bon espoir » que la Commission européenne se décide sur cette question avant mars 2009, estimant même que « la crise peut accélérer le processus » – lequel favoriserait l’embauche. Puis la discussion s’achève autour d’un café. L’occasion pour Roger Karoutchi de nous souffler le titre de son livre à paraître au début février : Mes quatre vérités.

Le club Valeurs actuelles Lenôtre
Valentin Goux,
02-01-2009

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