Jeudi soir, justement, les 523 élus locaux UMP doivent ratifier la nomination de l'ancien ministre au poste de secrétaire départemental. «Habituellement, précise un conseiller, le vote se fait à la soviétique : à main levée et à 99 %.» Cette fois-ci, ce sera à bulletins secrets. «Il n'y a rien de politique, c'est statutaire», souligne le député maire UMP de Chaville Jean-Jacques Guillet, successeur du président du conseil général Patrick Devedjian à la présidence de la fédération. «À condition que les bulletins soient déposés dans une seule urne pour éviter les pressions », rétorque Siffredi, agacé de voir Karoutchi soutenir la réintégration rapide de Gautier à l'UMP.
Le député maire UMP de Saint-Cloud, Éric Berdoati, grogne aussi. «Il ne s'est rien passé depuis les sénatoriales… Aucun enseignement n'a été tiré de cet échec. La dynamique de groupe n'existe plus. Chaque élu est recroquevillé sur sa ville ou ses mandats.» Réélue derrière Roger Karoutchi, la sénatrice Isabelle Debré renchérit : «Les Hauts-de-Seine sont sous la lumière car c'est le lieu d'ancrage du chef de l'État, comme le furent la Nièvre ou la Corrèze. Nous devrions être exemplaires et cesser de cuisiner nos ratatouilles d'arrière-salle.»
«L'exemplarité»
De son côté, Karoutchi ne s'inquiète pas de «ces expressions de mécontentement liées aux tensions des trois dernières années.» Pas plus qu'il ne s'inquiète, «pour le moment», des potentielles incidences électorales des polémiques entourant la députée maire UMP de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. «C'est une triste affaire entre un père et sa fille», juge Jean-Jacques Guillet. Celui-ci refuse de s'ingérer «dans une affaire judiciaire » et dit avoir «toute confiance» en la présidente de l'Établissement public d'aménagement de la Défense (Epadesa), un temps promis à Jean Sarkozy. Même soutien chez Georges Siffredi, nostalgique du temps où les Corses tenaient les commandes des Hauts-de-Seine : «Les chefs avaient du courage et savaient sanctionner.»Maire divers droite de Neuilly et candidat en 2012 dans la circonscription de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Jean-Christophe Fromantin veut laisser parler la justice. Mais en 2007, il était entré en politique en se présentant déjà contre elle, motivé par ces mêmes affaires et, disait-il alors, par «l'incohérence de cette candidature avec le discours de Nicolas Sarkozy sur l'exemplarité»...
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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